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Dix femmes qui font l'Intelligence Artificielle

Dix femmes qui font l'Intelligence Artificielle

Par G. H.

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16 octobre 2018

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Science des données

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L'Intelligence Artificielle a besoin d'elles ! De ces femmes qui sont encore sous représentées dans le domaine de l'IA quand les biais, eux, sont encore trop nombreux. Pas un jour sans que l'on entende parler d'un algorithme raciste, sexiste ou sectaire. Pour souligner leur travail actuel et promouvoir leur présence, city.forecasting.ai dresse le portrait et le parcours de dix femmes qui font l'Intelligence Artificielle.



L'Intelligence Artificielle devrait bientôt leur faire la part belle. Ce n'est pas seulement un souhait ou la volonté d'un état, d'investisseurs ou d'une grande compagnie informatique, mais bien une obligation au vu des résultats ou des prédictions livrés par certains algorithmes biberonnés aux données biaisées. Sinon par une injuste représentation, comment comprendre que l'algorithme de recrutement développé par Amazon ne recrute par exemple aucune femme pour des postes de développeurs informatiques ? Et cet événement relevé en France par L'Obs sous le titre Amazon : l'intelligence artificielle qui n'aimait pas les femmes dans son édition en ligne du 11 octobre n'est pas unique en son genre. On repense immanquablement à Tay, une IA altérée développée par Microsoft qui n'avait pas tenu plus de deux jours sur Twitter avant de tenir des propos racistes. Le très sérieux MIT s'est même lui amusé à créer une Intelligence Artificielle psychopathe baptisée Norman en ne lui infligeant que des donnés ultra-violentes.

Trop de biais dans les données pour l'apprentissage machine et l'IA


Pour en revenir plus précisément à la place des femmes dans l'IA, l'écrivain Robert Ito l'estimait à 20% à des postes de direction, dans un article L'intelligence artificielle à l'épreuve du monde réel De l'influence de l'homme sur la machine publié par Google en date du 14 octobre 2018. Un chiffre clairement insuffisant quand Emmanuel Macron évoquait de son côté "33% de femmes travaillant dans le numérique en France" lors de la remise du rapport le 29 mars dernier. Leur accorder une plus grande place est par conséquent une nécessité même si nous sommes toutefois bien conscients que cela ne suffira pas non plus à éliminer tous les biais dans les données utiles à l'apprentissage machine. Pour autant, une plus grande présence des femmes permettrait de rééquilibrer les forces et de limiter les erreurs.

Pour promouvoir une plus grande présence féminine dans l'IA, voici donc les portraits et les parcours de dix femmes qui font aujourd'hui l'Intelligence Artificielle. Une liste bien sûr non exhaustive, sans classement et forcément subjective mais qui n'a pour unique but que de montrer l'influence de ces pionnières dans un domaine longtemps réservé aux hommes.

Fei-Fei Li (Twitter : @drfeifei ; G+ : /) : Il n'y a qu'à consulter son profil Twitter pour s'en convaincre ! Fei-Fei Li est une défenseure acharnée d'une Intelligence Artificielle bonne et équitable pour tous. Directrice du Laboratoire d'Intelligence Artificielle de Stanford, spécialiste de la vision par ordinateur et en neurosciences cognitives, elle est notamment à l'origine d'ImageNet, une base de données d'images annotées, et crée en 2017 AI4ALL pour favoriser la diversité et l'inclusion dans l'Intelligence Artificielle ! Encore aujourd'hui directrice scientifique IA de Google Cloud, elle devrait bientôt être remplacée par Andrew Moore pour seulement conserver un rôle de conseillère en IA et Machine Learning auprès de la firme de Mountain View. A n'en pas douter, une pionnière dans ce domaine !deded

Cathy O'Neil (Twitter : @mathbabedotorg ; G+ : Cathy O'Neil) : Ancienne étudiante de l'Université de Californie à Berkeley et de l'Université d'Havard où elle décroche un doctorat en mathématiques, Cathy O'Neil s'est fait connaître au sein du mouvement Occupy Wall Street. La New-Yorkaise se bat pour prévenir des dangers des algorithmes dans des domaines aussi variés que la justice, l'éducation ou l'accès à l'emploi. Elle est aussi l'auteure de Weapons of Math Destruction. How Big Data Increases Inequality and Threatens Democracy en 2016 et, par conséquent, une personnalité écoutée dans la science des données.


Daphne Koller, professeure de Stanford et fondatrice de Coursera, en compagnie de ses élèves. (Flickr)

Carol Reiley (Twitter : @robot_MD ; G+ : /) : Cofondatrice et présidente de Drive.ai, c'est tout sauf un hasard si cette jeune femme apparaît en mai 2017 dans le magazine Forbes comme l'une des femmes les plus influentes dans le domaine de l'Intelligence Artificielle. Diplômée de l'Université John Hopkins, Carol Reiley est une experte de l'haptique et de la vision par ordinateur ou IA. Ses 18 ans d'expérience dans l'enseignement, l'industrie et la robotique lui offrent une véritable légitimité quand il s'agit d'évoquer la diversité ou la compréhension des biais dans l'Intelligence Artificielle.


Les algorithmes au féminin


Daphne Koller (Twitter : @DaphneKoller : G+: Daphne Koller) : Elle aide incontestablement à la démocratisation de l'Intelligence Artificielle depuis qu'elle a lancé Coursera, la plus grande plateforme de formation en ligne sur l'IA, l'apprentissage machine ou encore la science des données. Ancienne professeure en informatique à l'Université de Stanford, Daphne Koller a récemment fondé Insitro, dont elle est présidente, pour mettre l'Intelligence Artificielle au service de la découverte de nouveaux médicaments.

Joëlle Pineau (Twitter : / ; G+: /) : Invisible sur les réseaux sociaux, vous la trouvez plus facilement dans le laboratoire Facebook en Intelligence Artificielle de Montréal dont elle a pris la tête en 2017. Ne croyez pas pour autant que sa carrière était toute tracée car la Canadienne aurait très bien pu devenir musicienne, comme certains membres de sa famille. Mais elle s'est donc orientée vers le génie et la science des données particulièrement appliquée aux domaines de la santé et de la médecine. Son objectif ? La mise au point d'algorithmes capables de prendre de bonnes décisions malgré la présence d'informations incomplètes ou erronées.




Joy Buolamwini (Twitter : @jovialjoy ; G+ : /) : Connaissez-vous l'Algorithmic Justice League ? Si non, c'est une organisation dont elle est à l'origine et qui a simplement pour but essentiel de lutter contre les biais dans les algorithmes. Chercheuse au MIT Media Lab et spécialisée dans les systèmes de reconnaissances faciales, Joy Buolamwini a notamment démontré qu'il était plus difficile pour un logiciel d'identifier le genre d'une personne si celle-ci était une femme à la peau noire. Le mensuel américain Fast Company l'a citée en 2018 comme l'une des défenseures de la démocratie en ligne.

Laurence Devillers (Twitter : @lau_devil ; G+ : Laurence Devillers) : Spécialiste des interactions homme_machine, Laurence Devillers est professeure en Intelligence Artificielle à l’Université Paris Sorbonne et poursuit ses recherches dans un laboratoire du CNRS, Limsi. Auteure de "Des robots et des hommes: mythes, fantasmes et réalité", elle suit de près l'évolution de la recherche en IA en France et nous avait d'ailleurs accordé un peu de son temps pour nous livrer ses impressions sur la mission de Cédric Villani, député LREM, diligentée par le président Emmanuel Macron. Une personnalité incontournable dans l'univers des robots !



Aurélie Jean (Twitter : @Aurelie_JEAN ; G+ : Aurélie JEAN) : Présidente et fondatrice de In Silico Veritas en août 2016, docteur en sciences des matériaux, la Française Aurélie Jean est une amoureuse du code. Elle entend démocratiser les sciences et coacher les gens sur les nouvelles technologies. Partageant sa vie entre la France et les Etats-Unis où elle réside à New York, Aurélie Jean partage fréquemment sa vision sur l'ingénierie, l'éducation ou la médecine via les réseaux sociaux ou des articles plus éclairés les uns que les autres dans les colonnes des Echos ou du Point pour ne citer qu'eux.


Les femmes sont l'avenir de l'IA


Rachel Thomas (Twitter : @math_rachel ; G+ : /) : Cofondatrice de Fast.ai après avoir obtenu un doctorat en mathématiques à l'Université de Duke et travaillé en tant qu'ingénieur chez Uber, Rachel Thomas a permis à plus de 100 000 étudiants de diverses origines avec des connaissances moyennes en codage d'accéder à une formation sur la pratique du Deep Learning. Son initiative a permis à un grand nombre de femmes de s'initier à cette activité et de participer à la recherche en IA.

Alice Coucke (Twitter : @alicecoucke ; G+ : Alice Coucke) : Senior Machine Learning Scientist chez Snips, l'entreprise créée par , Alice Coucke est physicienne de formation, titulaire d'un master en Mathématique et physique théorique mais aussi d'un PhD en physique statistique de l’ENS Ulm. Elle fait partie d'une nouvelle génération bien décidée à promouvoir les femmes dans le monde de l'Intelligence Artificielle, du Machine Learning et du Deep Learning.