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Quand l'Intelligence Artificielle prend le pouvoir

Quand l'Intelligence Artificielle prend le pouvoir

Par G. H.

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23 novembre 2022

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fren

L'Intelligence Artificielle prend le pouvoir. Que ce soit dans la vie politique ou économique, certains pays ou certaines entreprises ont décidé de confier leur destinée à des algorithmes ces dernières semaines.


En 1950, Alan Turing publie un article décisif sur l'intelligence possible des machines. Considéré aujourd'hui comme l'un des pionniers de l'Intelligence Artificielle, il a également mis au point un test portant son nom pour évaluer le comportement des premiers ordinateurs dans le dialogue avec les humains.

Soixante-sept ans plus tard, le concept d'intelligence artificielle est solidement établi. Il s'agit d'un domaine de l'informatique dans lequel les capacités intellectuelles et les processus mentaux humains sont modélisés puis programmés pour être simulés : capacités de compréhension, de raisonnement, de déduction, d'analyse etc. Et bien que le test de Turing soit le meilleur test d'intelligence qui ait été trouvé, les machines sont de plus en plus performantes ! Tout comme le cerveau humain, elles sont désormais capables d'apprendre de leurs erreurs pour améliorer leurs performances. De là à s'inviter dans des cercles qui lui étaient jusque-là étrangers ? Comme la politique ou l'économie ?

Robots also have rights...

La politique dans le champ de l'IA


En 2019, une personne sur quatre en France était prête à laisser l'Intelligence Artificielle (IA) prendre des décisions importantes pour l'avenir du pays.

Ce chiffre était issu d'une enquête menée dans huit pays européens par le centre de recherche de l'Université IE de Madrid. Le résultat était le même pour tous les répondants (2 500 personnes) : 25% des Européens étaient prêts à laisser les algorithmes gouverner plutôt que les politiciens prendre les bonnes décisions. Ce chiffre montait à 30% en Allemagne, en Italie, en Irlande, en Grande-Bretagne, et même à 43% aux Pays-Bas.

Et voilà qu'au Danemark, le pas a été franchi en 2022. Un parti politique a décidé de nommer une Intelligence Artificielle à sa tête. Ce groupe d'artistes, appelé le Parti synthétique (ou artificiel), s'est fixé pour objectif de faire entrer son membre au parlement danois, et son programme est basé sur une analyse de l'Intelligence Artificielle.

Son nom : Leader Lars. C'est un chatbot semblable à ceux que l'on trouve de plus en plus sur Internet, et sa particularité est d'avoir ingurgité les programmes politiques des petits partis danois depuis 1970. Plus de 50 ans de revendications censées représenter les idées et les valeurs des 20% d'abstentionnistes danois. Pour enrichir son programme, cette IA s'appuie également sur les échanges en ligne avec les internautes.


En Angleterre, c'est la Chambre des Lords qui a été écouté religieusement une IA. L'artiste robot I-Da et son créateur Aidan Meller ont échangé devant une commission de la Chambre des Lords le mardi 11 octobre. Le robot a répondu aux questions présentées à l'avance par le comité. Dans son discours quelque peu curieux, l'automate a parlé de la nécessité de l'intelligence artificielle dans l'art. Malgré quelques dysfonctionnements, Ai-Da a répondu cependant à toutes les questions.

Et maintenant, l'économie...


En Chine, l'économie a fait un pas de plus avec l'Intelligence Artificielle. Elle s'appelle Tang Yu et, il y a quelques semaines, elle est devenue PDG de la société NetDragron Websoft du Fujian. C'est la première fois qu'un robot humanoïde contrôlé par une intelligence artificielle atteint cette position.

L'Asie a toujours eu une longueur d'avance sur l'émergence des robots et de l'intelligence artificielle dans la vie quotidienne des gens. Pourtant, NetDragon Websoft vient de franchir une étape sans précédent. Ce leader chinois des jeux vidéo a récemment nommé une femme robot contrôlée par l'intelligence artificielle à la tête de sa filiale.


Le robot est capable de calculer les risques et de prendre les décisions les plus objectives et rationnelles possibles. Elle peut non seulement approuver et signer des documents comme n'importe quel PDG, mais aussi gérer des projets, évaluer les performances des employés et décider de sanctions. "Tang Yu va rationaliser les processus, améliorer la qualité des tâches de travail et la rapidité d'exécution", affirme NetDragon. L'entreprise met en avant sa rationalité et sa logique car, contrairement aux humains, il n'a pas de sentiments. L'avantage d'un PDG robotique est qu'il travaille 24 heures sur 24, le tout sans salaire.